Morbihan Le travail à la ferme comme thérapie

Dans un parc entouré de grands murs de pierres, l’abbaye de Billiers, rénovée, jouxte une stabulation d’une trentaine de vaches, plusieurs poulaillers, ainsi que 5 000 m² de serres.

Ce lieu atypique accueille un centre de postcure et de réadaptation (CPR). Y séjournent en permanence près de cent cinquante adultes, ayant tous déjà effectué un séjour, plus ou moins long, en hôpital psychiatrique.

Des tâches concrètes

« Les personnes accueillies sont sur la voie de la réinsertion sociale, explique Hervé David, responsable du pôle élevage. Un chemin d’un à deux ans, durant lesquels elles travaillent avec nous au sein de différents ateliers : maraîchage, élevage, menuiserie, hôtellerie… Nous ne les formons pas à un métier et ne leur décernons pas de diplôme. Ces activités leur permettent de reprendre confiance en eux, les aident à mieux s’organiser et à s’insérer dans une communauté. »

Ce centre, créé en 1961 à l’initiative de la MSA, emploie le personnel nécessaire au suivi des patients : médecins, infirmières, encadrants…

« Les stagiaires choisissent leur domaine d’activité selon leurs affinités. Rien n’est imposé, ajoute Alexandre Coeffic, le responsable de la partie horticole. Dans les serres ou avec les animaux, leurs tâches sont concrètes, avec un résultat visible très rapidement. Nous avons même un magasin afin de vendre les produits de la ferme : le lait, les volailles, les œufs et les légumes. Le CPR se veut un tremplin pour aider les stagiaires à reprendre une vie quasi-normale à l’extérieur. Certains trouvent leur voie dans l’agriculture, d’autres retournent vers le métier qu’ils pratiquaient avant l’apparition de leur maladie. Malheureusement, il y a aussi quelques échecs. Notre objectif est de les aider à retrouver suffisamment d’estime d’eux-mêmes pour redevenir autonomes. »

Denis Lehé